Bulletin d’informations N° 10 Mars 2024
Amis, adhérents, bienfaiteurs et bénévoles de la bibliothèque diocésaine Christian Chessel,
La page « hiver » semble bien tournée, laissant place au « printemps », au renouveau, à la vie, à la floraison, aux jours qui grandissent et apportent de belles couleurs, lumières, contrastes, tout ce que nous offre la Création :
Les cieux proclament la gloire de Dieu,
le firmament raconte l’ouvrage de ses mains...
pas de parole... pas de voix qui s’entende,
mais sur toute la terre en paraît le message (Ps 18 [19]).
Mais nous savons qu’il y a un autre versant des choses, moins poétique ! Sous nos yeux les horreurs du monde et du cœur de l’homme ; la destruction de la planète à grande échelle, les guerres et ce qu’elles révèlent de la puissance des Ténèbres. Et nous aussi, ne préférons-nous pas parfois les ténèbres à la lumière : La lumière est venue dans le monde, et les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises (Jean 3, 19). Nous vivons et nous voyons encore cet écartèlement en nous et dans le monde. Quelle lueur d’espérance alors ?
Ce contraste, nous le voyons, nous le vivons, nous l’entendons, nous le lisons aussi. Lire nous ouvre à plus que nous-mêmes, nous fait réfléchir, penser, méditer. Lire élargit l’espace de ma tente (Is 54, 2), comme récemment en lisant ce livre stupéfiant, La religion woke (Cf. recension de livres). Lire, nous fait entendre une autre voix que la nôtre et qui nous renvoie souvent à nous-mêmes. Lire nous sonde jusqu’aux profondeurs de nos vies. Lire, c’est voir ailleurs, c’est aussi voir depuis l’ailleurs d’un autre que soi, voir l’ailleurs des autres. Lire ne laisse pas indifférent : on se construit, on réfléchit, on se positionne, on agit, on s’engage. Lire nous porte toujours au-delà de ce que nous sommes et de ce que nous vivons au quotidien, au-delà de nos propres limites et insuffisances. Et puis, lire nous offre cette part de rêve et d’idéal qui nous garde en vie, dans l’espérance, avec des désirs qui disent qu’on est toujours vivant. La lecture des récits d’apparition durant l’Octave de Pâques nous ouvre à « l’inouïe Bonne nouvelle », comme le dit Christoph Theobald. Là est notre plus sûre espérance.
Je lance une idée : Et si vous nous disiez pourquoi vous lisez ? Ce que lire vous apporte ? Vos goûts, vos découvertes, vos auteurs préférés... Faites-vous partie d’un groupe de lecteurs ou de lectures ? Via le Bulletin d’information, nous pourrions mieux nous connaître en partageant notre goût commun de LIRE en se lisant mutuellement.
P. Jean PHILIBERT, Bibliothécaire diocésain
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